Contrairement aux lenteurs accusées dans la réalisation de la ferme de l’Ensa, le projet d’introduction du noyau génétique de la chèvre rousse de Maradi du Niger prend forme dans cet établissement grâce au Fonds national de développement agro-Sylvo-Pastoral (Fndasp). En tant qu’agence d’exécution du Ppaao/Waapp-2A du Sénégal, ce fonds est chargé du volet transfert régional de technologies. Après un processus participatif, trois technologies provenant du Niger ont été retenues pour être introduites dont la chèvre rousse de Maradi. Après la première phase visant à introduire et à distribuer 700 sujets aux producteurs, l’Ensa a été sollicitée pour accueillir et maintenir un noyau génétique de chèvres rousses de Maradi en vue de la préservation de la souche dans notre pays et de sa diffusion à grande échelle.
L’école a réceptionné, en avril, 30 sujets dont 20 femelles et 10 mâles. « Les sujets se comportent bien et le suivi sanitaire se fait correctement », affirme le chef du département de la Production animale de l’Ensa, Diaw Mamadou Tandiang, soulignant que quelques sujets ont mis bas après leur arrivée.
Pour les besoins d’études et d’adaptation, ces animaux sont en état de stabulation. « Ce sont des animaux qui s’adaptent très bien au climat », déclare l’enseignant-chercheur. Pour leurs caractéristiques, le directeur scientifique de l’Isra, Dr El Hadji Traoré note que ces animaux se distinguent par la prolixité avec des naissances gémellaires et la qualité de sa peau appréciée dans la maroquinerie. Fort de ce constat, le Fndasp a jugé bon de revenir sur cette race « avec une autre philosophie de façon à assurer le suivi, la sécurité, la pérennisation de l’activité et la préservation de la race pure au Sénégal», indique Diaw Mamadou Tandiang, rappelant que ces animaux ont été introduits au Sénégal et avaient donné de bons résultats. « Malheureusement, il n’y a pas eu de suivi », a regretté l’enseignant-chercheur.
S. Diam SY