Bambey (Diourbel), 17 mai (APS) - Le système d’arrosage intégré permettant une aspersion à l’image de la pluie par le biais d’eau circulant dans des canalisations est une "grande innonvation" a indiqué le responsable technique des fermes semencières de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), Massaer Nguer.
"Maintenant nous avons à Bambey un système d’irrigation qui, comme la pluie qui tourne à gauche, à droite, permet d’arroser en un temps record. Il s’agit d’un système innovant qui rime parfaitement avec la méthode de culture dans la localité" a déclaré Massaer Nguer.
Le chercheur s’exprimait mardi au Centre nationale de recherches agronomiques de Bambey à l’occasion d’une visite de responsables de la Banque mondiale et du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO).
Une visite qui s’inscrit dans le cadre de la 9e mission conjointe d’appui de la Banque mondiale (BM) et du gouvernement du Sénégal à la mise en œuvre du PPAAO2 et du financement additionnel. Il s’agit de faire l’état des lieux des différents projets et programmes financés par le PPAAO.
Selon M. Nguer, ce système d’irrigation expérimenté avec succès sur 15 ha des sols (partie d’une surface agricole divisée en plusieurs compartiments) Bambey et 21 ha de celles du CERA (centre pour la recherche sur l’acclimatation) permet une bonne couverture de l’irrigation.
Il s’agit d’un système d’irrigation dotée de rampes de 12 mètres ajustables jusqu’à 2 mètres de hauteur pour poursuivre l’évolution des cultures, a-t-il dit, précisant que ces rampes sont déplaçables et n’entravent en rien au bon fonctionnement des opérations culturales.
En outre, Massaer Nguer a fait savoir que "contrairement au système d’irrigation du goutte-à-goutte, celui dit d’aspersion est plus adapté compte tenue de la forte teneur en calcaire dans l’eau de Bambey".
"Ici, les eaux sont très chargées en calcaire. Donc il y’a des risques de colmatage qui aura comme conséquence fâcheuse de nous obliger à renouveler les installations chaque saison", a-t-il relevé.
Le responsable technique des fermes semencières de l’ISRA a également relevé que "toutes ces expériences ont été faites par le biais de vieux matériaux âgés de plus de 20 ans qui seront remplacés dans une semaine par un équipement high-tech".
Après l’exposé de Massaer Nguer, la délégation dirigée par la coordonnatrice du PPAAP, Marietou Diawara a également visité d’autres installations et unités de l’ISRA que le PPAAP a financé.
Il s’agit de la culture des nouvelles variétés de semences d’arachides appelées "Yaakar" et "Essamaye", capables d’accroître exponentiellement la production arachidière et qui doivent être mises sur le marché en 2019, a indiqué le sélectionneur d’arachide, le docteur Issa Faye.
De même que le "puits intarissable" de l’ISRA de Bambey, d’une profondeur de 26 mètres et capable de ravitailler suffisamment en eau les surfaces cultivées grâce à deux pompes d’une capacité globale de 50 m3.
Les membres de la mission se sont ensuite entretenus avec le responsable du Laboratoire où sont effectuées toutes les recherches et analyses, Aliou Faye.
"Grâce au PPAAP, nous sommes dans une dynamique d’accréditation", a-t-il dit, informant que le financement du programme a permis de recruter une technicienne en charge de la qualité et d’acquérir des instruments importants tels que l’agitateur automatique, le réfrigérateur, le dessiccateur et une machine d’incubation électronique capable de reproduire toute condition climatique.
Ensuite, la délégation s’est rendue à la zone réservée à la production de compost équipée d’une broyeuse acquise par le biais du PPAAP.
Selon la chercheuse Fatou Tine, trouvée sur place, "cette machine est capable de broyer le tige de mil ou encore le coque d’arachide à une dimension idéale propice à la production d’un compost de meilleure qualité en seulement 45 jours".
La visite s’est achevée à l’unité de production de semences de l’ISRA dirigée par Cheikh Alassane Sall qui a dit que "la nouvelle machine de fabrication de semences a permis non seulement d’optimiser la qualité de la semence, mais aussi de contribuer à l’indépendance de l’ISRA qui n’a plus recours aux services du Centre de triage de semences (CTS) de Diourbel".
De l’envoyé spécial de l’APS : Moussa Konté
MK/PON