Les responsables du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppao) organisent un atelier de formation en technique semencière au profit d’opératrices de la région de Kaolack. La session qui regroupe une vingtaine de personnes vise à renforcer leur capacité dans la production de semences certifiées, notamment pour les cultures céréalières. Le riz paddy, le maïs et le niébé sont les trois spéculations servant de cas pratique pour cette formation.
L’accroissement de la productivité agricole doit passer par une meilleure implication des femmes. C’est le postulat de base de l’atelier initié dans la région de Kaolack par le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppao), un projet régional de coopération en matière agricole. Suivant une approche genre, cette initiative des membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) entend stimuler la présence féminine dans la production agricole. Adama Keita, spécialiste en semences du projet, justifie cette approche. «Nous avons constaté que dans des pays comme le Sénégal, la présence des femmes et des jeunes était très faible dans les filières semencières alors que ces deux composantes de la population ont un rôle prépondérant dans la production céréalière surtout.
Donc, à la suite d’une première formation sur le concept genre, elles avaient émis l’idée d’une formation sur les techniques de production semencière ». L’atelier de Kaolack qui regroupe une vingtaines d’opératrices de production et de marché va leur permettre de se positionner éventuellement sur ce créneau.
« Aujourd’hui les hommes sont pratiquement les seuls présents dans la distribution de semences certifiées, un créneau porteur qui va davantage s’ouvrir aux femmes qui investissent à la fois la production et la commercialisation des semences qui ne sont plus l’apanage de personne », se défend Fatoumata Bintou Mbengue, responsable d’une coopérative de femmes actives dans la transformation des produits agricoles et participant à l’atelier. Ces productrices et opératrices de marché vont, pendant trois jours, se confrontées aux techniques de mise en place de semences certifiées pour des spéculations comme le riz paddy, le maïs et le niébé en vue d’accroître la productivité. « Il est généralement admis que la qualité de la semence participe pour 25% et 40% à l’augmentation de la productivité pour des spéculations comme le riz paddy au Sénégal, où l’objectif déclaré des pouvoirs publics est de 1,6 million de tonnes pour couvrir les besoins nationaux. L’implication des femmes nous semble essentielle pour l’atteinte de cet objectif », a assuré le spécialiste semences dudit projet. Signalons qu’à terme, cette formation devait déboucher sur la mise en place de structures semencières propres aux femmes pour les espèces céréalières précitées. Le Ppao qui vise près de 700 000 bénéficiaires dans la zone Cedeao s’est fixé un objectif de 40% de femmes dans le lot.
Elimane FALL