L’Association internationale de développement (IDA), filiale de la Banque mondiale, a approuvé mardi le financement de 20 millions de dollars dans le cadre d'un programme pluriannuel d'intervention en faveur de la productivité agricole ouest-africaine. Spécifiquement promue cette fois : la filière arachidière sénégalaise.
Le financement vise « à renforcer la production de semences certifiées et le système de commercialisation dans la filière arachidière » selon un communiqué de l’IDA, la filiale de la Banque mondiale qui accorde des dons et des crédits sans intérêt pour financer des mesures visant à stimuler la croissance économique.
Selon cette déclaration, ce sont « 850 000 agriculteurs dont 40% de femmes [qui] vont désormais être les bénéficiaires directs du PPAAO-Sénégal ». Des chiffres qui paraissent ambitieux puisqu’un bilan de la deuxième phase du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), qui court de 2012 à 2017 au Sénégal, avait bénéficié à 193 360 personnes, selon un document daté du 31 juillet 2014 que Jeune Afrique a consulté.
Le PPAAO a été institué avec l’appui financier de la Banque mondiale pour augmenter les rendements agricoles dans la région ouest-africaine, et ciblent les producteurs, les transformateurs, les chercheurs ou tout autre acteur des chaînes de valeur susceptible d’en améliorer les méthodes et les rendements.
5,7 millions de bénéficiaires ouest-africains revendiqués
Entre 2007 et 2013, sa première phase portait sur les racines et tubercules au Ghana, le riz au Mali et les céréales au Sénégal. Un budget de 45 millions de dollars y avait alors été alloué. Il a depuis été élargi à 13 pays ouest-africains. Début 2016, le programme revendiquait une diffusion auprès de 5,7 millions d’agriculteurs ouest-africains.
Sa deuxième phase au Sénégal, qui doit s’achever au 31 décembre 2017, était initialement doté d’un budget de 85,65 millions de dollars. Elle a notamment permis de développer des variétés de niébé et d’arachide sélectionnées pour leur résistance aux parasites ou aux sécheresses, ou de financer la formation de scientifiques et de chercheurs.
« L’arachide est essentielle dans l’économie du pays car elle est cultivée par près de 480 000 ménages ruraux (65% de la population agricole). Toutefois, sa productivité demeure faible et elle ne compte que pour 17% du PIB », estime Louise Cord, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal.
A fortiori, la rallonge de la Banque mondiale intervient au moment où Advens se retire du capital de l’ex-fleuron de l’arachide Suneor, temporairement nationalisé en attendant qu’un nouvel actionnariat privé puisse être constitué.
Jeune Afrique