Dans toutes les parcelles visitées, les cultures ont réussi à boucler leur cycle. Certains producteurs ont déjà terminé les récoltes. C’est l’exemple d’Aliou Mbengue, un des bénéficiaires du Programme Waapp, dans le village de Dara Ndiakhour. M. Mbengue qui s’active dans la multiplication de semences, s’est porté volontaire durant la campagne pour cultiver du sorgho en jachère alors qu’il ne produisait que de l’arachide et du mil. Avec seulement 4 kilogrammes de nouvelle variété de sorgho semés, Aliou Mbengue, s’attend à dépasser la tonne sur une superficie de 0,5 hectare. A Darou Palméo, dans la commune de Ndande, Saïd Mbaye, a réalisé les mêmes performances avec les variétés hâtives de mil et de sorgho. Il déclare avec fierté que la production de cette année va lui permettre d’assurer sa nourriture voire même de vendre le surplus sur le marché.
Il en est de même pour les autres spéculations comme le mil « Gawane », le mil « Souna » et le mil « Thialakh » et pour le maïs « Swan I ». En ce qui concerne le niébé, des variétés hâtives comme le « Mélakh », le « Pakao » et le « Yacine », ont fait la joie des producteurs dans le bassin arachidier durant cette campagne malgré la faiblesse des précipitations. « La pluviométrie, c’est plus la répartition dans le temps et dans l’espace que dans la quantité de pluie reçue », renseigne, le Dr Bassirou Sine, chercheur à l’Isra. Le bon comportement des cultures consacrées aux variétés à cycle court a fini de séduire les responsables du Ppaao/Waapp cette année. « Malgré, le déficit pluviométrique observé, on a constaté que les producteurs qui ont utilisé les nouvelles variétés de mil et de sorgho, sont arrivés à un niveau de rendement record de 1,5 t /ha au moment où les autres qui utilisent les variétés traditionnelles peinent à avoir les 500 Kg/ ha », a fait remarquer Aifa Fatimata Ndoye Niane, agro-économiste, chargé du Programme Waapp / Sénégal à la Banque mondiale. Elle estime que la diffusion à grande échelle de ces nouvelles variétés de céréales sèches pourrait contribuer à aider les producteurs à disposer d’une plus grande résilience par rapport aux changements climatiques que nous observons en ce moment. « En disposant de bonnes variétés à cycle court résistant au stress hydrique, les producteurs sont arrivés à sauver la campagne avec des rendements records », a indiqué Mme Niane. C’est tout le sens du programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest mis en œuvre par les Etats de la Cedeao. « C’est dire qu’il y a nécessité de vulgariser ces nouvelles variétés pour arriver à assurer une bonne productivité agricole en milieu rural », a déclaré Assane Diop, Coordonnateur du Réseau des organisations paysannes et pastorales du Sénégal (Resopp) et point focal du projet de large diffusion des nouvelles variétés de mil et de sorgho dans le bassin arachidier. Financé par le Ppaao/Waapp, sur une durée de 3 ans, ce projet conduit au Sénégal par les partenaires et les agences d’exécution comme l’Ancar, le Resopp, l’Asprodeb, le Fnraa et l’Isra, vise à améliorer la productivité à travers une large diffusion des nouvelles technologies agricoles. Dans la zone de Méoune par exemple, 80 producteurs en ont bénéficié pour la reconstitution du capital semencier en mil et en sorgho, a indiqué Assane Diop. Dans toutes les localités visitées, le projet suscite un engouement réel auprès des producteurs. Ils évoquent toutefois, la levée de certains écueils comme la problématique des débouchés et du conditionnement de la production.