Les femmes de Thiankan renouent avec la production de fonio

femmes-thiankan-fonioMobilisation exceptionnelle, jeudi dernier, au quartier Thiankan de la commune de Vélingara. C’était à l’occasion de la visite de la délégation de la huitième mission de la Banque mondiale et du gouvernement pour le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (Ppaao-Waapp). Ces femmes regroupées au sein du Gie « Séda-Séda », ont voulu, à travers cette mobilisation, remercier leur bienfaiteur qui a mis à leur disposition une décortiqueuse de fonio. Coumba Mané, la présidente du Gie et les membres ont battu le rappel des troupes. Tam-tam, violons, danses, rien n’a été laissé au hasard pour exprimer leur gratitude. Cette performante machine va leur permettre de relancer la culture de cette céréale très prisée dans cette partie du pays. Avant, le travail du fonio était pénible, ont expliqué ces femmes. Elles comptent redoubler d’efforts et produire plus. Cette machine a été remise au Gie de Thiankan dans le projet de diffusion, à grande échelle, de la machine à décortiquer le fonio, financé à hauteur de 300 millions de FCfa par le Ppaao-Waapp, à travers le Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (Fnraa). Le projet pour la redynamisation du fonio concerne les régions de Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Kédougou, des localités où cette céréale est cultivée. 40 machines ont été distribuées dans ces quatre régions sur un total de 80 prévues.

La présidente du Gie «Séda Séda », Coumba Mané, a vanté les mérites de la machine à décortiquer le fonio. «La machine est utile pour nous. Avant, on pilait le fonio à la main et cela nous prenait beaucoup de temps. C’est pourquoi, on avait presque abandonné la culture de cette céréale. Maintenant, on compte produire plus. Grâce au Waapp et à la Banque mondiale, on n’a plus faim. Nous sommes contentes », a déclaré Mme Mané. « Le Sénégal ne peut émerger sans l’agriculture. Cela passe par la culture de toutes les céréales, y compris le fonio », a-t-elle ajouté. Elle a précisé que près de 50 femmes travaillent dans ce Gie dont les membres viennent de 32 villages. Profitant de la visite de la délégation, elle a indiqué que les femmes ont encore besoin davantage de moyens financiers et de matériels agricoles. «L’année dernière, nous avions produit trois tonnes de fonio que nous consommons jusqu’à présent. Nous n’avons pas encore touché aux récoltes de cette année. Cette machine ne pourra pas satisfaire toute la demande», a indiqué la présidente du Gie «Séda Séda ».

Le coordinateur opérationnel du projet, Mamadou Diouf, précise que la machine a une capacité de décorticage de 50 kg à l’heure.

A. KANDE